Skip links

Le Partenariat pour le libre accès, un vecteur d’innovation sociale

Le Partenariat pour le libre accès (POA) a été reconnu comme un exemple d’innovation sociale par le Réseau québécois en innovation sociale, qui rappelle ainsi les retombées bénéfiques de cette initiative pour le monde de la recherche et pour l’ensemble des citoyen·nes.

Initié par Érudit et le Réseau canadien de documentation pour la recherche (RCDR), le POA favorise l’essor de la publication en libre accès au Canada. Il assure un soutien financier aux revues savantes non commerciales grâce à l’engagement continu des bibliothèques partenaires et repose sur une étroite collaboration entre tous les acteurs de l’écosystème de la recherche. S’inscrivant dans le mouvement du libre accès diamant, le POA construit une voie collective, équitable et forte pour la diffusion des savoirs.

Qu’est-ce qu’une innovation sociale?

Selon les critères du Réseau québécois en innovation sociale (RQIS), une innovation sociale est une idée, un produit ou un type d’organisation qui, de par son caractère novateur et créatif, répond à un besoin social bien défini plus adéquatement que les solutions actuellement mises en place.

L’innovation sociale doit avoir une portée systémique en étant ancrée dans une institution, une organisation ou une communauté. De plus, elle doit produire un bénéfice mesurable et transformateur pour la collectivité. D’autres projets ayant été reconnus par le RQIS incluent :

  • La Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’IA (Université de Montréal) : un document collectif dont l’objectif est d’orienter le développement de l’IA afin qu’elle participe au bien-être de tous ;
  • CiviQc (Institut du Nouveau Monde) : un programme d’éducation qui instruit les jeunes du secondaire quant à la démocratie et l’engagement citoyen.

En quoi le POA est-il une innovation sociale?

L’accès aux publications savantes  repose depuis longtemps sur la commercialisation d’abonnements institutionnels, dont les principaux acquéreurs sont les bibliothèques universitaires et les consortiums les représentant. Toutefois, l’arrivée du numérique dans les années 1990 a contribué à consolider le milieu de la publication scientifique autour d’un oligopole de quelques grands éditeurs commerciaux. Saisissant cette opportunité, ces éditeurs ont dès lors pu s’approprier une part toujours croissante des fonds publics destinés à financer la recherche, par l’intermédiaire d’une hausse exponentielle du prix des ententes commerciales avec les bibliothèques et en imposant aux auteurs et autrices des frais de publication pour les articles en libre accès.

Avec le POA, Érudit et le RCDR contribuent à changer le rapport de force dans le domaine de la publication scientifique. Celui-ci repose sur un modèle de libre accès sans frais pour les lecteurs, lectrices, auteurs et autrices, appelé libre accès diamant. Les contributions financières des bibliothèques servent ainsi à soutenir à long terme les revues savantes canadiennes indépendantes, afin de pérenniser leurs activités éditoriales en libre accès. Ce modèle repose donc sur l’investissement responsable de fonds publics pour soutenir la recherche au nom du bien commun.

L’impact social du POA en quelques chiffres

En tout, 54 bibliothèques universitaires canadiennes et 243 revues savantes ont rejoint le POA, favorisant ainsi un accès sans barrière financière ou géographique aux résultats de la recherche en sciences humaines et sociales. Le POA a ainsi amélioré la diffusion et la valorisation des revues savantes canadiennes, qu’elles soient francophones, anglophones ou bilingues.

Le nombre de revues diffusant en libre accès sur la plateforme erudit.org a triplé entre 2018 et 2023. Le POA a également favorisé l’accès aux publications scientifiques : le nombre de consultations des articles sur erudit.org a connu une croissance de +70% entre 2018 et 2023, pour atteindre 38 millions de consultations en 2023. Érudit a présenté ce projet dans de nombreux pays et a établi des liens avec des partenaires majeurs à l’international, notamment en France (32 bibliothèques partenaires) et en Belgique (5 bibliothèques partenaires).

Nous aimerions remercier chaleureusement Geneviève Létourneau-Guillon, conseillère en innovation sociale et technosociale chez Inven_T, pour son accompagnement tout au long de notre démarche auprès du RQIS.

Apprenez-en plus sur la page du RQIS.