Fondée en 1976, la revue Jeu célèbre cette année ses 40 ans de publications. Consacrée aux arts du spectacles vivants, Jeu analyse entre autres la mise en scène, l’interprétation, la dramaturgie, la danse, le cirque, le théâtre jeune public, et offre la parole aux artistes et artisans de la scène. L’ensemble des archives de la revue Jeu est disponible en libre accès sur Érudit, tandis que l’accès aux 3 dernières années de publications nécessite un abonnement.
À l’occasion de cet anniversaire, nous avons le plaisir de vous présenter les 10 articles de Jeu les plus téléchargés en 2015, tous disponibles gratuitement. Bonne lecture!
1. « Tout nu or not tout nu : nudité au théâtre et au cinéma »
Marco de Blois – n° 88, (3) 1998, p. 114-117.
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http://www.erudit.org/culture/jeu1060667/jeu1075718/16434ac.pdf
“On ne déshabille jamais quelqu’un pour rien. Sur scène comme devant la caméra, porter un vêtement ne nécessite aucune justification narrative puisque cela répond au sens commun – on se demandera plutôt quel vêtement porter. Cependant, se mettre tout nu au théâtre ou au cinéma, voilà qui va à l’encontre de la norme et crée une sensation. On ne déshabille jamais quelqu’un pour rien, comme ça, par désintérêt : notre société est ainsi faite. Pourquoi alors déshabille-t-on les acteurs?”
2. « Autour du mythe de Don Juan »
Alexandre Lazaridès – n° 63, 1992, p. 65-68.
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http://www.erudit.org/culture/jeu1060667/jeu1070379/27974ac.pdf
“Don Juan n’est décidément pas un mythe comme les autres. Il correspond peu, sinon pas du tout, aux définitions que les spécialistes contemporains donnent du mythe. Celle de Mircea Éliade : «Le mythe raconte une histoire sacrée; il relate un événement qui a eu lieu dans le temps primordial, le temps fabuleux des «commencements»1 », contrevient à l’une des données fondamentales du mythe de Don Juan, à savoir que les origines en sont relativement modernes, et qu’il est possible même d’en dater l’acte de naissance en 1630, alors que Tirso de Molina en fixait d’emblée la structure essentielle (qui ne sera pas cependant un strict ne varietur, loin de là2 ) dans El Burlador de Sevilla, y Convidado depiedra. Les dictionnaires rapportent que Don Juan aurait eu même un modèle historique. Malgré toutes ces anomalies, le statut mythique de Don Juan n’a jamais été remis en question, tant la séduction en est puissante sur notre imaginaire.”
3. « Le « griot » : le porteur de la parole en Afrique »
Kibalabala N’sele – n° 39, 1986, p. 63-66.
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http://www.erudit.org/culture/jeu1060667/jeu1069377/28610ac.pdf
“De nos jours, le mot «griot» est entré dans la langue française pour désigner les généalogistes traditionalistes africains. En Afrique, les griots sont les gens de la parole, au sens originel d’action. «Cette parole-là est leur attribut le plus essentiel», déclare Sory Camara dans son étude : Gens de la parole, parue aux éditions Mouton en 1976. Ainsi, il n’est pas étonnant que, dans bien des circonstances, on fasse appel à eux pour transmettre ce que l’on veut dire.”
4. « L’être et le paraître : une question du XVIIe siècle posée aujourd’hui »
Diane Pavlovic – n° 44, 1987, p. 154-168.
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http://www.erudit.org/culture/jeu1060667/jeu1067029/27480ac.pdf
“L’observateur même le moins attentif n’a pas manqué de remarquer le parasitage des genres et des discours qu’effectue le théâtre récent, surtout celui qu’on persiste à dire «marginal». Influencée par les arts visuels, par la déconstruction en littérature et par le rythme de l’informatique, l’écriture scénique s’est métamorphosée: les structures répétitives, les «flashes», les motifs récurrents, le formalisme et les gadgets semblent s’imposer, désormais, pour parler du monde où l’on vit. Le théâtre expérimental a été le premier à flirter avec la technologie; elle l’a si bien envahi qu’on la considère déjà, par moments, comme une quincaillerie un peu gratuite qui véhiculerait clichés et effets de mode en évacuant tout discours, tout propos articulé. Or, qu’en est-il de la médiatisation? de tous ces écrans, téléviseurs et ordinateurs sur nos scènes?”
5. « Mondes parallèles ou convergents ? Le Vrai Monde ? »
Louise Vigeant – n° 126, (1) 2008, p. 42-46.
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http://www.erudit.org/culture/jeu1060667/jeu1114197/23918ac.pdf
“Le père dit: « Peut-être que tout est ben plus simple que c’que t’as dans’tête… » ; le fils rétorque : « Peut-être que tout est ben plus compliqué que c’que vous voulez admettre1 ! ». Michel Tremblay, avec son sens extraordinaire de la formule, résume ici en quelques mots l’enjeu de son drame. Ce parallélisme – figure de style consistant à mettre en parallèle deux énoncés de même construction syntaxique – parle clairement du thème central de la pièce le Vrai Monde? : la réalité n’est parfois qu’une question de perception.”
6. « Bernard-Marie Koltès et la face cachée du désespoir »
Brigitte Purkhardt – n° 87, (2) 1998, p. 71-98
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http://www.erudit.org/culture/jeu1060667/jeu1075467/25691ac.pdf
“Dans la dernière décennie, quatre pièces de Bernard-Marie Koltès ont été produites à Montréal. C’est à Alice Ronfard que l’on doit ici la découverte de cet auteur fascinant, en 1991, lorsqu’elle a monté Dans la solitude des champs de coton à l’Espace GO. Puis Denis Marleau a mis en scène Roberto Zucco à la Nouvelle Compagnie Théâtrale en 19931 . Enfin, l’automne 1997 a comblé tous les groupies koltésiens qui ont pu voir Quai ouest à l’Espace GO, en octobre, encore une fois grâce à Alice Ronfard, et plonger en novembre dans Combat de nègre et de chiens, présenté au Théâtre du Nouveau Monde, sous la direction de Brigitte Haentjens.”
7. « Visages du réalisme à travers l’histoire du théâtre »
Louise Vigeant – 85, (4) 1997, p. 56-64.
http://www.erudit.org/culture/jeu1060667/jeu1074344/25558ac.pdf
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“Le dictionnaire Robert situe en 1833 l’apparition du mot « réalisme » dans le sens d’« une conception de l’art, de la littérature, selon laquelle l’artiste ne doit pas chercher à idéaliser le réel ou à en donner une image épurée”.
8. « Les caprices de l’amour : Les Caprices
de Marianne »
Christel Veyrat – n° 95, (2) 2000, p. 49-55.
http://www.erudit.org/culture/jeu1060667/jeu1075698/25891ac.pdf
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“Bien avant ses Comédies et proverbes, parfois grinçants dans leur légèreté, et un an avant On ne badine pas avec l’amour où il traitera le même thème, Musset, très jeune (il a la vingtaine, comme ses héros), expose sa conception, tout à fait romantique, de l’amour : il est impossible et il est source de chagrin et de deuil. L’amour est le capricieux fils du hasard et il est destruction.”
9. « Questions autour de la violence au théâtre : seoul Performing Arts Festival »
Louise Vigeant – n° 106, (1) 2003, p. 162-171.
http://www.erudit.org/culture/jeu1060667/jeu1109541/26222ac.pdf
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“On verrait beaucoup de violence sur les scènes de théâtre aujourd’hui. Serait-ce parce que le théâtre, fidèle à sa vocation de commenter le réel, suivrait la tendance, ce qui impliquerait qu’il y a de plus en plus de violence dans la vie ? Je ne le crois pas, la violence étant constante dans l’histoire de l’humanité, qu’elle soit psychologique ou physique, privée ou collective. Et au théâtre aussi, il y en a toujours eu.”
10. « Retour d’Afrique »
Claude Roussin – n° 11, 1979, p. 10-16.
http://www.erudit.org/culture/jeu1060667/jeu1063256/28824ac.pdf
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“C’est un truisme, bien sûr, d’affirmer que la dramaturgie sénégalaise nous est totalement inconnue, car notre inquiétante méconnaissance du théâtre noir s’étend, en fait, à l’ensemble du continent africain.”