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Érudit rejoint l’OASPA

En rejoignant L’Open Access Scholarly Publishing Association (OASPA), Érudit s’associe à d’autres organisations ayant à cœur le savoir libre afin de contribuer aux discussions et aux actions en faveur d’un libre accès équitable et durable.

L’OASPA rassemble une communauté diversifiée d’organisations engagées dans la diffusion ouverte de la recherche, dont la mission est d’encourager et de faciliter le libre accès comme modèle prédominant de communication pour les publications scientifiques. Leurs membres comprennent des éditeurs de livres et de revues dirigés par des universitaires et des professionnel·le·s, issu·e·s de diverses régions géographiques et disciplines, ainsi que des fournisseurs d’infrastructures et d’autres services.

Jessica Dallaire-Clark, coordonnatrice principale du développement du libre accès, a répondu à leurs questions au sujet de notre adhésion. Cette entrevue est aussi disponible en anglais sur le site de l’OASPA.

1. Présentez brièvement votre organisation et les services qu’elle propose, ainsi que votre rôle au sein de celle-ci.

Érudit est la principale plateforme de diffusion de la recherche au Canada. Notre mission consiste à soutenir la publication numérique ouverte et la recherche en arts, en sciences humaines et en sciences sociales. Nous sommes appuyés par un consortium de trois universités canadiennes (l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal) et bénéficions du financement public de la Fondation canadienne pour l’innovation, du Conseil de recherches en sciences humaines et du Fonds de recherche du Québec. Nous comptons plus de 25 ans d’expérience au service de notre communauté d’utilisateur·trice·s bilingues (français/anglais), composée d’éditeur·trice·s, de rédacteur·trice·s, de bibliothécaires, de chercheur·euse·s et de lecteur·trice·s de partout dans le monde. Les publications diffusées sur notre plateforme – notamment des revues, des livres et des actes de colloques, des thèses et des rapports de recherche – reflètent la grande diversité de la recherche canadienne et internationale en sciences humaines et sociales.

À titre de coordonnatrice principale du développement du libre accès, mon rôle consiste à conseiller Érudit sur sa stratégie en matière de libre accès et à diriger le développement du Partenariat pour le libre accès, dont je parlerai un peu plus loin.

2. Pourquoi avoir choisi de vous joindre à l’OASPA ? Qu’espérez- vous retirer de cette adhésion ?

L’OASPA est une organisation reconnue et respectée dans le domaine de la communication et de la publication savantes. Elle joue un rôle de premier plan pour favoriser des discussions continues sur le libre accès, les pratiques éditoriales et les enjeux actuels. Les objectifs d’Érudit, qui consistent à contribuer au développement du libre accès et d’un système de communication savante non commercial, à promouvoir et à renforcer la recherche en arts, en sciences humaines et sociales, et à exploiter une infrastructure de recherche numérique innovante, correspondent parfaitement aux valeurs de l’OASPA. En devenant membre, Érudit non seulement démontre son engagement envers le savoir libre, mais s’associe aussi à des organisations aux vues similaires pour faire progresser les discussions, échanger des connaissances et mettre en place des actions en faveur d’un environnement de libre accès équitable et durable. Cet objectif ne pourra être atteint que grâce à une vaste collaboration.

3. Comment votre organisation démontre-t-elle son engagement à rendre la participation à la communication savante ouverte plus équitable à l’échelle mondiale ?

L’une de nos principales initiatives en faveur du libre accès est le Partenariat pour le libre accès (POA), qui apporte un soutien financier aux revues scientifiques non commerciales canadiennes, grâce à l’engagement continu de plus de 90 bibliothèques partenaires au Canada, en France et en Belgique. À l’heure actuelle, plus de 250 revues bénéficient du soutien du POA, ce qui permet la publication en libre accès immédiat de plus de 2 000 articles chaque année. Ce financement a joué un rôle déterminant dans l’adoption du modèle de libre accès diamant par les revues : depuis la création du POA il y a plus de 10 ans, plus de 40 revues sont passées d’un modèle d’abonnement à un modèle ouvert sans frais de publication. Nous sommes très fiers de l’intégration récente du POA à l’Open and Inclusive Science Hub de l’UNESCO.

4. À votre avis, quels sont les principaux défis que les organismes de financement et de recherche doivent relever pour encourager davantage les pratiques de publication ouverte, notamment pour mettre en valeur leur contribution positive au développement de carrière ?

Les organismes de financement de la recherche et les établissements de recherche, comme les universités, doivent tenir compte du libre accès lorsqu’ils évaluent les contributions à la recherche. Mais ils ne doivent pas s’arrêter là : ils doivent aussi valoriser les contributions sous différents formats et dans différentes langues, ainsi que l’engagement des chercheur·euse·s dans le travail éditorial, en particulier pour les publications non commerciales en libre accès, qu’il s’agisse de revues, de maisons d’édition ou de dépôts. Il s’agit là d’un service fondamental rendu aux communautés scientifiques, qui passe souvent inaperçu et qui est très souvent sous-financé. Pour que davantage de chercheur·euse·s adoptent les pratiques de publication en libre accès comme option par défaut ou comme premier choix, il faut s’assurer que les auteur·trice·s, les éditeurs et les organismes qui assurent la pérennité des publications non commerciales en libre accès sont correctement reconnus et soutenus.

5. Selon vous, de quelle façon l’OASPA peut-elle contribuer à surmonter ces défis ?

L’OASPA mène déjà un important travail de sensibilisation visant à dissiper les idées reçues et à mettre en évidence les avantages du libre accès. Ce type de promotion du libre accès est particulièrement important, tant auprès des décideurs politiques que des éditeurs et des chercheur·euse·s. Compte tenu de la diversité de ses membres, l’OASPA occupe une position privilégiée pour collaborer avec des acteurs de toutes tailles dans ce domaine. L’OASPA excelle aussi à mettre de l’avant des approches du libre accès qui sont réfléchies, prudentes et adaptées à certaines régions ou à certaines communautés de recherche. Ce partage d’expertise et d’expériences à un niveau plus approfondi est extrêmement précieux à l’heure actuelle, alors que la communauté internationale de la recherche s’oriente vers un partage des connaissances plus ouvert et plus équitable.