À l’occasion de la Semaine internationale du libre accès, Érudit souligne l’importance de l’accès aux publications scientifiques dans le contexte des changements climatiques. Une diffusion libre et rapide des résultats de recherche est un des éléments clés dans cette lutte.
C’est sous le thème de la justice climatique que se déroule cette édition de la Semaine du libre accès, qui a lieu partout sur la planète du 24 au 30 octobre 2022. Selon l’ONU, la justice climatique est la reconnaissance explicite que la crise climatique a « des effets considérables répartis inégalement et inéquitablement entre les riches et les pauvres, les femmes et les hommes, et les générations plus âgées et plus jeunes » (Source, traduit de l’anglais). La justice climatique examine les enjeux d’égalité face aux dérèglements climatiques en s’appuyant sur les approches éthiques, morales, de justice et de politique, plutôt qu’uniquement sur les aspects environnementaux.
Les changements climatiques sont parmi les plus importants défis auxquels est aujourd’hui confrontée l’humanité, et leurs effets — de la perte d’habitat aux retombées psychologiques — sont discutés dans les revues savantes d’une grande variété de disciplines.
La sélection d’articles suivante vous propose un survol des enjeux de la justice climatique, sous des angles aussi diversifiés que l’anthropologie et l’ethnologie, le droit, l’eau et l’environnement, l’éducation, l’éthique, la philosophie et les sciences de la gestion.
Tous les textes sont disponibles en libre accès.
Bonne lecture !
André, P. & Bourban, M. (2016). Éthique et justice climatique : entre motivations morales et amorales. Les ateliers de l’éthique / The Ethics Forum, 11(2-3), 4–27.
Dans un contexte d’urgence, les philosophes ne peuvent plus se contenter d’élaborer des théories idéales de la justice climatique fondées sur des motivations purement morales. L’article propose de prendre au sérieux le problème de la motivation à l’action et met de l’avant certains motifs pour lutter contre le changement climatique, en vue de renforcer les motivations morales existantes.
Britton, K. & Hillerdal, C. (2019). Archaeologies of Climate Change: Perceptions and Prospects. Études Inuit Studies, 43(1-2), 265–287.
Le patrimoine archéologique des régions arctiques et subarctiques se trouve parmi les nombreuses victimes du changement climatique. Celui-ci menaçant les archives anthropiques et écologiques que l’on y trouve. Dans ce contexte, l’archéologie est particulièrement à même de fournir des perspectives à long terme sur les réponses anthropiques aux changements climatiques, et ainsi éclairer le débat actuel.
Dwyer, J. (2022). Van Rensselaer Potter, Climate Change, and Justice. Canadian Journal of Bioethics / Revue canadienne de bioéthique, 5(1), 92–102.
Lorsque Van Rensselaer Potter a inventé le mot anglais « bioethics », il a imaginé un domaine qui réunirait la compréhension biologique et les valeurs éthiques pour aborder les problèmes environnementaux mondiaux. En s’appuyant sur la vision large de la bioéthique de Potter, l’article explore les idées éthiques dont nous avons besoin pour faire face au changement climatique.
Kronk Warner, E. A. & Abate, R. S. (2013). International and Domestic Law Dimensions of Climate Justice for Arctic Indigenous Peoples. Revue générale de droit, 43, 113–150.
Les impacts des changements climatiques se font sentir de façon disproportionnée dans la région de l’Arctique, posant une menace singulière pour les communautés autochtones. À travers plusieurs études de cas, l’article met en lumière l’échec des forums internationaux et nationaux qui ne prennent pas en compte la situation particulière de ces peuples autochtones en tant que communautés de justice environnementale.
Laigle, L. (2019). Justice climatique et mobilisations environnementales. VertigO, 19(1).
La notion de justice climatique à l’origine conçue dans un sens distributif est amenée à évoluer compte tenu des injustices sociales et environnementales engendrées par le changement climatique. Comment appréhender les transformations de cette notion ? En quoi les approches de la justice environnementale et les analyses des mobilisations citoyennes nous aident à en cerner les contours ?
Meira, P. & González Gaudiano, É. (2016). Les défis éducatifs du changement climatique : La pertinence de la dimension sociale. Éducation relative à l’environnement, 13(2).
Les programmes éducatifs centrés sur la problématique du changement climatique sont le plus souvent axés sur des processus d’alphabétisation scientifique basés sur l’information issue des recherches en science du climat, sans considérer l’expérience sociale ni les dynamiques culturelles qui interviennent dans la construction des représentations sociales de ce phénomène. Or la prise en compte de cette dimension des réalités climatiques est essentielle pour relever adéquatement les défis de l’éducation et de la communication.
Neglo, A. (2022). L’harmonisation des mesures d’adaptation au changement climatique dans la planification territoriale. Revue Organisations & territoires, 31(1), 131–142.
Les catastrophes naturelles et leurs conséquences, couplées à la vulnérabilité des populations et aux problématiques sociales, ont provoqué des réformes politiques, sociales, économiques et environnementales dans plusieurs régions du monde. Ces évènements ont des impacts sur le développement des sociétés et ont entraîné un changement de paradigme dans la vision du développement des territoires. À cet effet, la planification territoriale ne se limite plus aux aspects socioéconomiques, mais aussi aux aspects environnementaux et éthiques intégrés au concept de développement durable.
Torre-Schaub, M. (2016). L’affirmation d’une justice climatique au prétoire (quelques propos sur le jugement de la Cour du district de La Haye du 24 juin 2015). Revue québécoise de droit international / Quebec Journal of International Law / Revista quebequense de derecho internacional, 29(1), 161–183.
La contribution de la société civile à la cause climatique et la mobilisation du droit à faveur de cette cause émergent nettement lorsque le cadre institutionnel et la capacité de l’État à prendre en charge le problème climatique s’avèrent bouleversés ou insuffisants. À cela s’ajoute l’inexistence de règles de responsabilité fermes et précises, assez punitives. Dans ce contexte, la notion de justice climatique est très mobilisée. Mais elle n’est pas adéquatement définie et donc peu opérationnelle.