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Les connaissances sans frontières : le Canada montre la voie

Pour souligner la fête du Canada, nous nous réjouissons de partager avec vous quelques-unes des raisons qui nous rendent fières et fiers d’appartenir au paysage des revues savantes canadiennes. 

Dans ce billet de blogue, nous présentons trois études récentes, menées par des membres de l’équipe de recherche d’Érudit et de Coalition Publica, qui examinent les revues savantes canadiennes sous toutes leurs coutures : libre accès, infrastructures non commerciales, résultats de la recherche et bien plus encore !

Les revues canadiennes et le libre accès diamant : un jeu de données ouvert

« Les différents profils de revues identifiés dans cette étude témoignent d’un paysage très diversifié entre les provinces canadiennes, les types de libre accès, les organismes de gestion et les langues de publication » (van Bellen & Céspedes, 2024)

Le 16 avril dernier, le webinaire Documenter le paysage des revues savantes canadiennes présentait le répertoire détaillé et accessible librement, sous licence CC BY, de l’ensemble des revues canadiennes, aussi bien actives qu’historiques, récemment développé par Coalition Publica.

Pendant l’événement, l’équipe de recherche d’Érudit, formée de Simon van Bellen et Lucía Céspedes, a partagé les premiers résultats d’une étude préliminaire conduite à partir des données de ce répertoire. Ces résultats révèlent notamment l’importance du libre accès diamant pour l’écosystème de la publication savante canadienne :

    • Au sein des 943 revues présentement actives, 61% sont diffusées en libre accès diamant, ce qui signifie qu’elles sont publiées et diffusées sans qu’aucuns frais ne soient exigés des auteur·trice·s ni des lecteur·trice·s !
    • Les revues les plus récentes sont majoritairement en libre accès diamant : 84% des revues établies depuis 2015 ont ce mode de publication.
    • Parmi toutes les revues actuellement en libre accès, au moins 1/4 a effectué une transition vers ce mode de diffusion après avoir abandonné la diffusion par abonnement. Les autres revues ont été fondées directement en libre accès.

Modalité d’accès au jeu de données

Le répertoire est publié dans le dépôt Borealis et il est mis à jour régulièrement.

Les revues canadiennes et la recherche internationale

À l’aide de méthodes bibliométriques, Simon van Bellen et Vincent Larivière (professeur à l’École de bibliothéconomie et sciences de l’information de l’Université de Montréal et directeur scientifique d’Érudit) se sont penchés sur la relation entre revues et chercheur·euse·s du Canada, en particulier ceux et celles qui travaillent en français.

L’étude qui résulte de cette démarche, intitulée « Les revues canadiennes en sciences sociales et humaines : entre diffusion nationale et internationalisation » (van Bellen & Larivière, 2024) et publiée récemment dans Recherches sociographiques, présente plusieurs données intéressantes quant à l’écosystème de la recherche canadienne.

Pour mieux comprendre notre pays, rien de mieux que de consulter ses revues savantes pour avoir accès à la recherche qui le concerne! Effectivement, les articles d’auteur·trice·s canadien·ne·s publiés dans les revues nationales sans but lucratif présentent deux à trois fois plus souvent des thématiques canadiennes que ceux publiés dans les revues commerciales internationales. Les revues dans lesquelles ils paraissent sont quatre fois plus souvent en libre accès.

D’ailleurs, lorsqu’ils sont publiés dans les revues nationales sans but lucratif, ce sont plus de 80 % des articles des chercheur·euse·s canadien·ne·s des domaines des sciences humaines et sociales, arts et lettres qui sont disponibles en libre accès.

Malgré leur richesse, il est frappant que l’intensification des collaborations entre chercheur·euse·s à l’international tende à entraîner une baisse de la recherche menée au sujet d’enjeux propres au Canada, ainsi que de la publication en français, compromettant ainsi la viabilité et la pérennité des revues canadiennes.

Pour en savoir plus sur les défis liés à l’internationalisation de la recherche, consultez notre note de recherche.

Transformations de l’écosystème canadien des revues savantes

« Les usages de la publication savante sont bouleversés depuis plus de vingt ans par les technologies numériques. En effet, les modes de financement des revues universitaires, tant au Canada qu’à l’étranger, sont remis en question par le passage au libre accès qui s’accélère et semble vouloir se généraliser  » (Larivière et al., 2021)

Menée par une équipe regroupée autour de Vincent Larivière, l’étude « Les revues savantes canadiennes en sciences humaines et sociales : portrait quantitatif et qualitatif  » tente de rendre compte du bouleversement de leurs modes de financement lié à l’avancée du libre accès dans le contexte plus large de la transformation de leurs pratiques par les technologies numériques.

Les revues en sciences humaines et sociales composaient, dès 2021, une proportion importante de la recherche diffusée au Canada ! Effectivement, elles comptaient pour 74 % des revues savantes canadiennes.

Qui plus est, « la publication savante canadienne contraste avec la situation oligopolistique qui domine la scène internationale. En effet, on constate une très faible concentration des structures éditoriales et une grande majorité de ces structures sont encore ancrées dans les milieux universitaires. » (Larivière et al., 2021)

Les entrevues menées ont mis en lumière les besoins financiers des revues, dont les revenus sont souvent modestes. L’étude confirme qu’une grande majorité des revues en sciences humaines et sociales étudiées dépendent des subventions publiques, qui représentent entre la moitié et la totalité de leurs revenus. Le passage au libre accès entraînant la perte de revenus liés aux abonnements, dont les montants varient grandement d’une revue à l’autre, doit ainsi faire l’objet d’une planification financière minutieuse.

Le Partenariat pour le libre accès

Les revues savantes canadiennes opèrent aujourd’hui dans un environnement en profonde recomposition, notamment en raison de la transition vers le libre accès de plus en plus demandée par les organismes subventionnaires au Canada comme à l’international.

Le Partenariat pour le libre accès (POA) a été conçu afin d’accompagner les revues dans cette transition et de soutenir les revues qui ont déjà adopté le libre accès diamant. Il assure un soutien financier aux revues savantes non commerciales grâce à l’engagement continu des bibliothèques
 partenaires et repose sur une étroite collaboration entre tous les acteurs de l’écosystème de la recherche. S’inscrivant dans le mouvement du libre accès diamant, le POA construit une voie collective équitable et forte pour la diffusion des savoirs.